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L’esprit critique repose sur une forme de résistance cognitive : savoir prendre du recul face aux idées toutes faites, aux opinions dominantes ou encore à ses propres émotions immédiates. Les philosophes parlent de ce « petit signal stop » qui permet de suspendre son jugement, d’inhiber ses intuitions premières et de laisser place à un raisonnement plus réfléchi.

C’est une compétence centrale pour bien penser : apprendre à remettre en question ses propres raisonnements, à ne pas céder aux automatismes de pensée. Cela suppose de développer une capacité d’inhibition positive, c’est-à-dire la faculté de mettre un instant son impulsion de côté pour ouvrir un espace à la réflexion.
 

Cette inhibition concerne aussi les émotions : il s’agit d’apprendre à se décaler de son point de vue égocentré, à cultiver l’empathie, à « se décentrer de soi-même ».

Tout cela s’appuie sur deux forces du cerveau :
 

  • Sa plasticité, qui lui permet de progresser et d’acquérir de nouvelles compétences à tout âge.

  • L’attention, notre projecteur interne, sans laquelle il n’y a ni compréhension, ni mémorisation véritables.
     

Enfin, il faut rappeler que l’erreur est au cœur du processus : c’est en se trompant que l’on apprend, que l’on affine sa pensée et que l’on dépasse ses propres limites.

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Grégoire Borst est professeur de psychologie du développement et de neurosciences cognitives de l’éducation (Université Paris Cité) et directeur du laboratoire de psychologie du développement et de l’éducation de l’enfant (LaPsyDÉ – CNRS).

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